Jean Anouilh
Jean Anouilh est né le 23 juin 1910 à Bordeaux et mort le 3 octobre 1987 à Lausanne. Son Baccalauréat en poche, Anouilh entame des études de droit à Paris, qu’il interrompt au bout de 18 mois. À 22 ans, il est embauché par Louis Jouvet comme secrétaire au Théâtre des Champs-Élysées. Sa première pièce, Humulus le muet, qu’il fait jouer en 1929, est un échec. C’est en 1932, après avoir fait jouer L’Hermine, qu’il décide de vivre de sa plume.
Sous l’Occupation, Jean Anouilh continue d’écrire. Il ne prend pas publiquement position, mais publie des textes non politiques dans l’organe collaborationniste Je suis partout et dans Aujourd’hui, ce qui lui sera ensuite reproché. Dans le même temps, il a donné des nouvelles à la revue anti-hitlérienne Marianne et hébergé en 1942 la femme d’André Barsacq, Mila, pendant les persécutions antisémites.
Sa plus célèbre pièce, Antigone, écrite en 1942, sera jouée pour la première fois en 1944, dans une mise en scène, des costumes et des décors d’André Barsacq au Théâtre de l’Atelier. Antigone est très mal accueillie lors de sa première : personne n’applaudit ; à la fin de la pièce, Anouilh et Barsacq regrettent de l’avoir écrite et montée, laissant entendre que c’était « une véritable catastrophe ». La critique est partagée ; la figure tragique d’Antigone semble proche de celle des héroïnes de la Résistance. Un soir, des tracts en faveur de la Résistance seront distribués au public, avec l’accord d’Anouilh et Barsacq. En définitive, Antigone sera considérée comme l’un des sommets de l’œuvre de Jean Anouilh.