Un effondrement parfait

« Je ne vais pas raconter d’histoire, pour une fois. À part des notes prises sur des petits carnets, je n’utilise plus de stylo. Le Montblanc de mon vingtième anniversaire est depuis longtemps comme un soldat abandonné dans le pot à crayons.
Je bénis chaque jour l’existence du traitement de texte parce que j’ai un souvenir épouvantable du dernier roman, assez gros, que j’ai dû taper à la machine.
C’était bruyant, abrutissant, décourageant. Les touches qui trahissent, le ruban qu’il faut changer et qui tache les doigts, les feuillets maculés de correction et de “blanco”.
Le manuscrit ressemblait à un bébé sale, mécontent.
Tout ça, c’est fini et c’est tant mieux. Circonstance aggravante, depuis que j’ai un ordinateur portable, j’écris allongé, de préférence sur un canapé, la tête surélevée par un coussin. Le chat est bienvenu, ainsi que des écouteurs qui passent le plus souvent des compilations de soul et de rhythm and blues.
Quand le chat a faim, je retire les écouteurs et la journée est terminée : je peux enfin me lever. »
  • Vermillon
  • Paru le 09/01/2025
  • Genre : Littérature française
  • 160 pages - 118 x 185 mm
  • EAN : 9791037114792
  • ISBN : 9791037114792

Autour du livre

On en parle...

« Jérôme Leroy ne se laisse jamais abattre, s'accorde le plaisir d'une rêverie, prisant plus que jamais le "vrai goût du temps". Il n'est pas du genre à brailler que c'était mieux avant, même s'il regrette la disparition du slow de l'été. »

Transfuge - Alexandre Fillon

« Dans une série de courts textes à déguster, l'écrivain évoque avec douceur ses goûts et ses inquiétudes. »

Sud-Ouest - Benjamin Ferret

« Jérôme Leroy observe le monde s'écrouler avec un détachement empli de sérénité. Avec mélancolie, aussi. »

Le Canard enchaîné - Emmanuel Savoye

« L'écrivain clame son amour pour la littérature, les routes de campagne, les plages, qu'elles soient du Nord ou du Sud, et les sous-préfectures, posant un regard à la fois désabusé et tendre sur notre époque incertaine. Un régal. »

Flow - Sabine Laguionie

« C'est tendre et doux comme un soleil d'hiver. »

Corse-Matin - Robert Colonna d'Istria

« Jérôme Leroy croque ici le monde vacillant qui est le nôtre. II le fait en poète-reporter qui enverrait des cartes postales depuis des plages oubliées ; en envoyé spécial du temps enfui, celui de l'enfance, des châteaux de sable. »

Le Temps (Suisse) - Lisbeth Koutchoumoff

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