Tornade

«... l'Afrique est une courtisane. Elle corrompt les Noirs. Elle envoûte les Blancs. Les Mines du Roi Salomon, ce seront les banques mondiales. La Reine de Saba n'a sûrement jamais existé, la Makeda, mais elle arrive, la putain, dans un nuage d'aromates, accompagnée de ses meutes de hyènes et de léopards!...»
Écrit en 1967, ce livre prend aujourd'hui une curieuse résonance. Tam-tam. Coups de soleil. Tornades. Jacques Lamy ne nous propose certes pas une affiche de tourisme. Il y a vingt-six ans, il obtenait le prix Liberté pour son roman Le Septième Sceau, et ses yeux n'ont pas changé. Ancien déporté, il regarde les hommes, les aime, les juge, les renie parfois avec une égale rigueur. Sous sa poigne de peintre, l'Afrique, en une nuit de pluie diluvienne, palpite, fume, se convulse, souffre, se débat au sein d'un cauchemar qu'elle ne mérite pas. L'Afrique établie depuis des temps immémoriaux sur une structure familiale, cède à la montée de classes qui revendiquent un réalisme nouveau...
Non, ce n'est pas une affiche touristique que nous propose l'auteur. Chargé de mission durant dix années sur ce continent qu'il vénère, il a tout vu, tout senti, en poète, en homme d'action.
Souvent compris. Parfois mal aimé.