Les folies de l'«Officiel»
Le 11 avril 1959 les caméras de la «Vie parisienne» se braquaient sur l'un des producteurs les plus populaires de la télévision, Yvan Audouard. C'était la fin du Journal officiel parlé. 4 000 000 de téléspectateurs attendaient du plus parisien des méridionaux la petite pointe d'humour qui faisait alors... passer le reste.
«Ce monsieur sérieux, c'est M. Saint-Germain. Il a l'air effectivement très sérieux, et il est très sérieux, et ses lectures sont très sérieuses. Il est en train de lire Le Journal officiel. Il a fait une découverte assez extraordinaire : c'est que Le Journal officiel était le quotidien le plus gai de Paris et de la France... Je voudrais, M. Saint-Germain, que nous terminions sur une note optimiste : Pensez-vous que de ce journal officiel de la Ve République vous pourrez tirer un ouvrage comique aussi savoureux?»
«Bien sûr! devait répondre Saint-Germain. Un décret interdit aux parlementaires de lire leurs textes à la tribune et dans les recherches que je viens de faire la sottise a grandi avec le régime. D'ailleurs on peut conclure, avec Jean Rigaux, que, si on a changé les cornichons, on a gardé le bocal.»
Ce soir-là, la France a ri, mais Audouard et Parinaud avaient enterré la «Vie parisienne».
Sottisier de la colère? Anthologie de l'insignifiance? Précis de la grandeur naturelle? Sûrement le plus sérieux des documents sur cette drôle de République.
«Ce monsieur sérieux, c'est M. Saint-Germain. Il a l'air effectivement très sérieux, et il est très sérieux, et ses lectures sont très sérieuses. Il est en train de lire Le Journal officiel. Il a fait une découverte assez extraordinaire : c'est que Le Journal officiel était le quotidien le plus gai de Paris et de la France... Je voudrais, M. Saint-Germain, que nous terminions sur une note optimiste : Pensez-vous que de ce journal officiel de la Ve République vous pourrez tirer un ouvrage comique aussi savoureux?»
«Bien sûr! devait répondre Saint-Germain. Un décret interdit aux parlementaires de lire leurs textes à la tribune et dans les recherches que je viens de faire la sottise a grandi avec le régime. D'ailleurs on peut conclure, avec Jean Rigaux, que, si on a changé les cornichons, on a gardé le bocal.»
Ce soir-là, la France a ri, mais Audouard et Parinaud avaient enterré la «Vie parisienne».
Sottisier de la colère? Anthologie de l'insignifiance? Précis de la grandeur naturelle? Sûrement le plus sérieux des documents sur cette drôle de République.
- L'Ordre du jour
- Paru le 01/09/1960
- Genre : Littérature française
- 294 pages - 140 x 200 mm
- EAN : 9782710319870
- ISBN : 271031987X