La reine des souris

[The Mouse Queen]

    • Traduction (Anglais) : Nicolas Richard
Il fit bouillir notre certificat de mariage dans la bouilloire en disant qu’il ne travaillerait pas dans un cimetière le restant de sa vie uniquement pour nourrir les enfants de Mars et, finalement, il partit pendant que j’étais descendue faire des courses, lui acheter de la salade et du café.

Dans un modeste appartement poussiéreux rempli de livres et de babioles vit un couple de latinistes légèrement hors du temps. Quand la femme tombe enceinte de jumeaux, le mari l’abandonne et elle doit élever seule ses deux enfants, dans le plus grand dénuement. Rien que de très banal.
Mais ajoutez à cela un mélange de vos cauchemars les plus sombres. Un croque-mort, le cadavre d’une femme naine aux airs de leprechaun, un orgue hanté, des enfants-monstres, une narratrice-louve assoiffée de sang, dévoreuse de pigeons, de rats et de bébés. Les épouvantails disposés à chaque tournant de cette nouvelle ont de quoi donner le frisson. Ce qui frappe encore davantage, c’est le naturel déconcertant avec lequel Camilla Grudova les brandit, à la manière dont on raconterait les épisodes d’un rêve dès le réveil. Un récit, en fin de compte, d’une implacable simplicité : celui d’une femme aliénée par le couple, le travail et la maternité, de celle qui enfant se rêvait Reine des souris et qui, mariée à un «homme idéal» sentant les fleurs pourries et la pierre froide, est devenue mère, autant dire bête féroce aux désirs infanticides, loup-garou qui trouvera son salut, comme de juste, dans l’écriture.
On ressort avec un rire nerveux de ce court texte qui transforme le réel en fantastique, l’horrible en drôle, et vice-versa.
  • La nonpareille
  • Paru le 08/10/2020
  • Genre : Littérature étrangère
  • 48 pages - 105 x 165 mm
  • EAN : 9791037106704
  • ISBN : 9791037106704

Autour du livre

On en parle...

« Camilla Grudova a le rire noir. La monstruosité latente des pages accouche d'un phénomène fantastique, où le comique embrasse le tragique. Drôlement brillant. »

Le Figaro littéraire - Alice Develey

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