La petite mort de Stanislas

Il s'appelle Stanislas. Il est roux avec des yeux gris-vert assortis à la couleur de ses shetlands. Il a quarante ans.
Il est cadre supérieur dans une société américaine et possède en banlieue belle maison, jolie femme et petite fille qui vient de fêter son septième «niversaire».
Soudain cet homme, «au milieu de son âge» et qui a tout pour être heureux, réalise avec une lente stupeur qu'il n'est que l'esclave du charlatanisme, du bourrage de crâne et d'une robotisation aussi séduisante qu'écrasante. Quotidiennement, on lui impose d'être jeune et efficace, d'être beau et compétent, d'être le premier et le meilleur. Or voilà qu'à défendre son os avec acharnement, il en a oublié de le manger.
Victime des agressions plus ou moins culpabilisantes d'une société qui s'entête à mettre le bonheur en fiches perforées, Stanislas tout à coup s'y coince les doigts et l'âme.
Delphine, sa femme, blonde, douce, signe Balance, s'égarera par ricochet sur les sentiers battus (mais délicieux) d'un petit amour en douce et elle aussi s'y prendra le cœur.
Trouble socio-professionnel doublé d'un malaise conjugal, l'alerte sera chaude. Mais Stanislas et Delphine ne sont pas de ceux à qui l'angoisse est confortable. Quand le bonheur n'est plus une grâce il doit être au moins un devoir.