Henri Massis
Un témoin de la droite intellectuelle
À travers la vie d'Henri Massis, c'est tout un pan de l'histoire intellectuelle, politique et littéraire de la France que redécouvre Michel Toda. À ceux qui demanderaient : «Qui est Henri Massis?», Michel Déon a répondu récemment :
«On ne mène pas une vie toute de droiture et de fidélité sans risquer la dérision ou l'oubli de ses contemporains. Henri Massis en a peut-être souffert sans jamais s'en plaindre ni accuser les coups. Ses certitudes le plaçaient au-dessus de ces mesquineries.
Depuis L'Enquête d'Agathon jusqu'à son dernier livre, il a mené le même combat avec les armes loyales que son esprit et son cœur lui avaient forgées. Monarchiste et catholique, il a souffert dans ses convictions. D'accord sur le fond avec Charles Maurras, il n'a manifesté que par un silence respectueux sa désapprobation sur certains terrains qu'il jugeait à la fois imprudents et nocifs. Croyant, il a vu l'Église se déchirer sans la condamner. Henri Massis avait foi en l'idée royale et en un Dieu au-dessus des querelles de forme. Ne le prenons pas pour autant pour un homme à concessions. Sa compréhension était pure générosité, grande attention au bouleversement des mœurs et des idées dans une époque où il semblait mener un combat d'arrière-garde. Mais l'avant-garde qui ne le ménageait pas a vieilli bien avant lui.
Aujourd'hui une nouvelle génération se penche sur le combat mené par cet homme très seul qui ne craignait pas d'affronter en de véritables duels oratoires ceux, comme Gide, qu'il accusait d'être les anges du diable. Il ne condamnait pas mais cherchait plutôt à convaincre ses adversaires. Ce philosophe que l'on caricaturait à plaisir aura été l'un des derniers défenseurs d'un Ordre sans lequel, selon lui, la pensée est incapable de maturité et d'universalité.»
«On ne mène pas une vie toute de droiture et de fidélité sans risquer la dérision ou l'oubli de ses contemporains. Henri Massis en a peut-être souffert sans jamais s'en plaindre ni accuser les coups. Ses certitudes le plaçaient au-dessus de ces mesquineries.
Depuis L'Enquête d'Agathon jusqu'à son dernier livre, il a mené le même combat avec les armes loyales que son esprit et son cœur lui avaient forgées. Monarchiste et catholique, il a souffert dans ses convictions. D'accord sur le fond avec Charles Maurras, il n'a manifesté que par un silence respectueux sa désapprobation sur certains terrains qu'il jugeait à la fois imprudents et nocifs. Croyant, il a vu l'Église se déchirer sans la condamner. Henri Massis avait foi en l'idée royale et en un Dieu au-dessus des querelles de forme. Ne le prenons pas pour autant pour un homme à concessions. Sa compréhension était pure générosité, grande attention au bouleversement des mœurs et des idées dans une époque où il semblait mener un combat d'arrière-garde. Mais l'avant-garde qui ne le ménageait pas a vieilli bien avant lui.
Aujourd'hui une nouvelle génération se penche sur le combat mené par cet homme très seul qui ne craignait pas d'affronter en de véritables duels oratoires ceux, comme Gide, qu'il accusait d'être les anges du diable. Il ne condamnait pas mais cherchait plutôt à convaincre ses adversaires. Ce philosophe que l'on caricaturait à plaisir aura été l'un des derniers défenseurs d'un Ordre sans lequel, selon lui, la pensée est incapable de maturité et d'universalité.»
- Essais
- Paru le 20/02/1987
- Genres : Littérature française - Essais et documents
- 396 pages - 155 x 240 mm
- EAN : 9782710303107
- ISBN : 2710303108