An Distro
Le retour
Beaucoup d'écrivains, et non des moindres, prétendent conduire leur lecteur en des lieux où ils vont rarement.
Ce n'est pas assurément le cas de Jean Mordreuc, car, s'il a choisi dans le grand peuple de la Mer les plus humbles de ses fils comme personnages de son récit, c'est qu'il a jadis réellement vécu leur vie, partagé leurs joies et leurs misères, mesuré cette sorte d'héroïsme permanent et ingénu qui les habite.
On pourrait penser que la Bretagne et la Mer ne sont plus à révéler. Le décor d'An Distro est proche, connu, trop superficiellement connu : c'est l'étrange chaos de cette côte de Granit Rose où il y a tant de choses à voir et à comprendre surtout.
Solitaire, il faudrait pouvoir s'étendre sur la lande, arrêter sa pensée. Alors, la Mer commencerait à chanter, les rochers se pencheraient peut-être pour vous confier leurs secrets, et qui sait si l'âme apaisée d'un Fanch ne viendrait pas, en effleurant la bruyère, vous susurrer le sien?
Jean Mordreux eut ce privilège, car, dans les scènes où l'action évolue dans la zone surnaturelle où rôde «le danger qui n'a pas de nom» il n'a pas cherché à travestir son témoignage.
C'est sans doute cette sincérité qui s'empare de la sympathie du lecteur dès l'apparente lenteur du début pour accroître son émotion jusqu'au pathétique dénouement.
Ce n'est pas assurément le cas de Jean Mordreuc, car, s'il a choisi dans le grand peuple de la Mer les plus humbles de ses fils comme personnages de son récit, c'est qu'il a jadis réellement vécu leur vie, partagé leurs joies et leurs misères, mesuré cette sorte d'héroïsme permanent et ingénu qui les habite.
On pourrait penser que la Bretagne et la Mer ne sont plus à révéler. Le décor d'An Distro est proche, connu, trop superficiellement connu : c'est l'étrange chaos de cette côte de Granit Rose où il y a tant de choses à voir et à comprendre surtout.
Solitaire, il faudrait pouvoir s'étendre sur la lande, arrêter sa pensée. Alors, la Mer commencerait à chanter, les rochers se pencheraient peut-être pour vous confier leurs secrets, et qui sait si l'âme apaisée d'un Fanch ne viendrait pas, en effleurant la bruyère, vous susurrer le sien?
Jean Mordreux eut ce privilège, car, dans les scènes où l'action évolue dans la zone surnaturelle où rôde «le danger qui n'a pas de nom» il n'a pas cherché à travestir son témoignage.
C'est sans doute cette sincérité qui s'empare de la sympathie du lecteur dès l'apparente lenteur du début pour accroître son émotion jusqu'au pathétique dénouement.
- Hors collection
- Paru le 01/10/1956
- Genre : Littérature française
- 238 pages - 120 x 185 mm
- EAN : 9782710310488
- ISBN : 2710310481